Le passé mince, mais authentique des coupoles en fer blanc scintillant au dessus des maisons modestes trouverait-il une place dans la nouvelle capitale? Et le cachet pittoresque et exotique de la Vieille Cour? Comment «aménager» la Dâmbovita, avec ses quais mesquins, mais noyés sous la verdure? Quel avenir devait-on choisir pour Bucarest: en faire une ville européenne, dynamique, industrielle, telle que la souhaitaient les esprits modernes, ou bien en garder l'air patriarcal, la touche authentique, renvoyant à un passé paisible, cher aux traditionalistes?
En 1918, Bucarest s'apprêtait donc à la transition vers un monde nouveau. Pendant les deux décennies de l'entre-deux-guerres, son évolution a connu toutes les convulsions et les confrontations qui agitèrent la société roumaine de l'époque.